Au Sénégal, depuis le 27 décembre passé, les actes de viol ou de pédophilie sont plus sévèrement punis par la loi. L’Assemblee nationale a voté à l’unanimité des députés le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie. Ceux-ci étaient punis d’une peine allant de 5 à 10 ans de prison comme prévu dans la loi du 21 juillet 1969. Cette disposition du code pénal vient d’être modifié par les députés sénégalais à la demande du président de la République pour stopper la série de violences qui s’est abattue sur de nombreuses femmes en 2019. Les organisations de la société civile ont immédiatement salué la mesure. C’est le cas de l’ONG Jeunesse et Développement dont le Directeur Exécutif, Ibrahima Gueye, appelle à des sanctions à la hauteur des crimes commis. Il a qualifié cette loi de << bonne décision pour intimider et sanctionner les prédateurs sexuels >>. Engagé depuis 1988 dans le plaidoyer et des actions pour les couches vulnérables de la société, JED est bien placée pour donner son avis sur la question. Ainsi, d’après toujours Ibrahima Gueye, « Les enfants et filles ou
femmes victimes de viol ou de pédophilie,vivent un vrai calvaire,qui la plupart du temps annihilent leurs ambitions et leurs perspectives de vie.>>. Néanmoins, son organisation estime que la politique du tout répressif ne suffit pas à mettre fin au fléau. Insistant sur le besoin de prévention et d’accompagnement des cibles, il estime que « Il y’a pour toute mesure forte des mesures d’accompagnement. Les Ong font beaucoup pour l’auto -protection des enfants. Elles initient la veille communautaire, poussent au signalement, accompagnent sur le plan psychologique. Mais il faut insister sur la prévention et accompagner les différentes cibles pour une réhabilitation et une d’insertion sociale ».
Selon une étude, sur les 6289 cas de violence faite aux femmes enregistrés au Sénégal en 2018, 1321 concernent le viol.