LE CIFOP PRÊT EN ATTENDANT LE RETOUR DE SES EFFECTIFS CONFINÉS
Le Centre international de formation professionnelle de Mboro qui abrite une dizaine de filières se dit prêt à rouvrir ses portes aux élèves concernés par la décision du gouvernement de continuer l’année scolaire après deux mois et demi de fermeture à cause de la pandémie de coronavirus. Car après plusieurs semaines de discussions autour des conditions de la reprise sur fond, malgré tout, de hausse des cas de contamination au covid19, les ministères de la Santé et ceux en charge de l’Education et de la Formation professionnelle se sont accordés sur un protocole sanitaire censé garantir la sécurité des élèves et des enseignants. D’abord, seules les classes d’examen sont concernées, soit un effectif de cinq cent cinquante mille élèves sur un total de trois millions et demi sur l’ensemble du territoire national. Ensuite, tout le dispositif sanitaire et d’hygiène doit être disponible dans les établissements qui seront au préalable désinfectés.
Au Cifop, les filières concernées par la reprise sont l’Ouvrage métallique, le Bâtiment, la Mécanique auto et la Coupe-couture qui présentent des candidats au BEP et au CAP.
A moins d’une semaine de l’échéance, les conditions semblent réunies pour reprendre le chemin des écoles. Après une dernière réunion à Thiès avec l’Inspection d’Académie ce jeudi 28 Mai, le Directeur des études du Cifop lève les derniers doutes.
Mbaye NIANG confirme que les chefs d’établissements ont reçu les kits d’hygiène indispensable, à savoir : thermoflashes, masques, gels hydro-alcooliques, gants, produits désinfectants…Une panoplie à la portée des boys scouts. Depuis l’apparition du premier cas de Covid19 le 02 mars, le mouvement des Eclaireuses et Eclaireurs du Sénégal s’est redéployé dans la sensibilisation pour l’adoption des mesures barrière, la confection dans ses propres ateliers et la distribution de masques de protection. Les EEDS ont offert également à la population des régions de Dakar, Diourbel, Matam, Fatick, Thiès des bouteilles de lave-mains, des denrées alimentaires et des repas gratuits pour soulager des familles, des personnes vivant avec un handicap, des enfants talibés dont le quotidien était déjà si difficile avant la survenue de l’épidémie. Le Cifop comptait donc en partie sur ses moyens propres pour assurer toutes les conditions imposées par les autorités nationales avant toute reprise des enseignements-apprentissages.
En réalité, la plus grosse difficulté est ailleurs. Et, elle renvoie le gouvernement à…son couvre-feu. En effet les restrictions de circuler entre régions, malgré un timide assouplissement de l’état d’urgence décrété le 23 mars clouent loin de leurs établissements de nombreux acteurs de l’école. L’équipe pédagogique du Cifop craint de se retrouver le 02 juin avec des classes presque vides, car moins de 10% de ses élèves résident à Mboro et la plupart du corps enseignant viennent d’ailleurs pour y dispenser des cours. La présence des effectifs est donc un vrai casse-tête. La direction ne sait pas comment organiser le retour des apprenants et encadreurs tant que reste en vigueur l’interdiction de voyager sans autorisation spéciale.
A la suite du premier cas enregistré début mars, le Président de la République avait ordonné la fermeture à compter du 16 mars des écoles, des universités et des crèches pour trois semaines dans un premier temps. Cette mesure qui par la suite a été reconduite était destinée à endiguer la propagation du virus. A la date du jeudi 28 mai, le Sénégal a enregistré plus trois mille trois cents cas et trente neuf décès.